Aujourd’hui, nous allons voir ensemble le sujet de la séparation des parents.
Pour le comprendre, je propose de partir d’une idée que l’on entend souvent et que j’ai repris dans le titre : « Mes parents sont séparés, je peux décider avec qui je veux vivre« .
En cas de séparation des parents, le principe posé est celui du maintien des relations personnelles de l’enfant avec chacun de ses parents séparés.
Il est important de dire au jeune que la séparation, le divorce, c’est une histoire entre deux adultes et que ne rien ne repose sur ses épaules. Le jeune est, malgré lui, impliqué dans cette histoire et il peut dire à ses parents ce qu’il ressent, ce qu’il en pense. Il peut bien sûr dire ce qu’il souhaite, ce dont il a envie. Il appartient à ses parents, ou au juge, s’ils n’arrivent pas à se mettre d’accord, de prendre la décision finale.
Le mineur a besoin d’être rassuré sur le fait qu’il n’est pas responsable de la séparation de ses parents. C’est pourquoi il ne peut pas décider seul mais il doit être associé aux décisions qui le concernent, selon son âge et son degré de maturité.
Tant que l’enfant est mineur, il ne peut pas décider seul chez quel parent il va vivre mais il peut donner son avis. c’est aux parents qu’il appartient de décider. Le juge, ici le Juge aux affaires familiales, pourra homologuer, c’est à dire valider, les accords parentaux. Il décidera uniquement si les parents n’arrivent pas à se mettre d’accord.
Le juge les incite à trouver un accord et les parents peuvent aussi se faire aider par un médiateur familial. La médiation familiale pourra les aider à se rencontrer, à se parler de nouveau, à écouter l’autre dans le respect et à trouver des solutions acceptables pour toute la famille. Si les parents n’arrivent pas à se mettre d’accord, dans ce cas, il appartient au juge de rendre une décision. Cette décision est prise dans l’intérêt de l’enfant, c’est à dire, dans ce qu’il estime être le mieux pour lui.
L’enfant, le mineur a le droit d’être entendu par le juge si la procédure le concerne. En effet, il peut être entendu dans une procédure qui le concerne et la demande peut être formulée par le juge, les parties ou l’enfant. Lorsqu’un enfant demande à être entendu par le Juge aux affaires familiales, celui-ci ne peut s’y opposer que s’il n’est pas en âge de discernement.
Néanmoins, ce n’est pas parce qu’il peut s’exprimer que c’est lui qui va décider. En effet, même si le juge tient compte des sentiments de l’enfant, cela ne l’oblige pas à suivre son avis ou sa demande. Il prend toujours une décision dans l’intérêt de l’enfant et cette décision peut être différente de la demande formulée par le jeune.
Plus tard, cette décision pourra être modifiée pour des raisons sérieuses. il est donc tout à fait possible de changer.
Et si on reprenait notre titre ? « Mes parents se séparent, je peux décider avec qui je veux vivre« .
FAUX, le jeune ne peut pas décider seul. Lorsque je les reçois en audition, je dis souvent à l’enfant qu’on ne le laisse pas décider car ce serait une décision trop lourde à porter. Il donne son avis, son opinion, son souhait sans jamais avoir le poids de la décision sur ses épaules. Ce sont ses parents ou le juge qui prennent la décision sur l’organisation.
En résumé, lors d’une séparation ou d’un divorce, le jeune doit être protégé et il appartient aux parents de gérer ensemble les modalités d’organisation. L’enfant a le droit de donner son avis et d’exprimer son opinion sur cette nouvelle organisation.
En cas de désaccord entre les parents, c’est alors le Juge qui prend cette décision sur l’organisation. Là aussi, le jeune a le droit de s’exprimer et de donner son avis. Il peut demander d’être entendu par le juge. Il est important de rappeler au jeune que le juge peut prendre une décision, qui peut être différente de sa demande. Le juge prend cette décision dans l’intérêt de l’enfant, en fonction de ce qu’il estime être le mieux pour lui.
